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11 juin 2007

C'est toujours toi


Tes yeux n'ont plus l'éclat vert du jour de notre rencontre.
Tes cheveux châtain ont blanchi depuis longtemps et j'ai perdu ma silhouette élancée.
Notre embarcation sans gouvernail nous a tant ballottés pendant ces trente-cinq années.

Mais, comme au premier jour, tu serais prêt à partir demain vers un rivage inconnu. Et c'est ensemble que nous irions.

Est-ce à cause de tous ces jours passés ensemble ? L'habitude ?
Je ne sais pas le dire, même après tout ce temps.

Je sais seulement que tu n'as jamais rien demandé mais tu m'as tout donné. Et en tout premier notre enfant. Que nous dormions dans un lit ou à la belle étoile, toujours je me suis endormie entourée de tes bras aimants.

Tu as de la jugeote mais tu ne juges pas sans discernement. Tu as de l'humour mais tu ne te moques pas n'importe comment. Tu ne demandes pas à manger ou des chemises repassées, mais fais ce qui doit être fait, sans te poser de question.
Avec les modestes comme avec les grands, tu agis avec le même naturel.
Et quand tu parles avec les oiseaux, tu me traduis leurs facéties.
Tes copains ailés tu les nourris, les protège, comme tu as fait avec tous ceux qui ont frappé à notre porte.

Nous n'avons jamais voulu planifier, construire, de peur de s'encroûter.
Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Nous n'avons rien amassé, nous n'avons pas préparé de nid douillet pour la retraite. Tu ne voulais pas te soumettre. Qu'importe ! Ma seule richesse est ton amour, rien ne me manquerait plus.

Combien de fois avons-nous failli chavirer !
D'orages épuisants nous sommes sortis meurtris, chaque fois un peu plus vieilllis. Mais toujours dans la nuit, nos mains et nos corps se sont retrouvés. Nos esprit, eux, ne se sont jamais quittés.

Les lames de fond, qui ont emporté nos êtres chers et nos illusions, n'ont laissé qu'une plage dépouillée, lavée, où brille encore la nacre de notre amour, comme une coquille débarrassée de sa gangue calcaire à force de se frotter aux rochers de la vie.

Et tes yeux redeviennent plus verts
quand tu parles aux oiseaux...

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