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11 juin 2007

Les oiseaux sauvages


Mes voisins devraient écouter cette chanson de Georges Brassens.
Je me sens fille de Akka de Kebnekaïse, la vieille oie de Nils Holgersson.


Les oiseaux de passage


Ô vie heureuse des bourgeois

Qu'avril bourgeonne

Ou que decembre gèle,

Ils sont fiers et contents


Ce pigeon est aimé,

Trois jours par sa pigeonne

Ça lui suffit il sait

Que l'amour n'a qu'un temps


Ce dindon a toujours

Béni sa destinée

Et quand vient le moment

De mourir il faut voir


Cette jeune oie en pleurs

C'est la que je suis née

Je meurs pres de ma mère

Et je fais mon devoir


Elle a fait son devoir

C'est a dire que Onques

Elle n'eut de souhait

Impossible elle n'eut


Aucun rêve de lune

Aucun désir de jonque

L'emportant sans rameurs

Sur un fleuve inconnu


Et tous sont ainsi faits

Vivre la même vie

Toujours pour ces gens là

Cela n'est point hideux


Ce canard n'a qu'un bec

Et n'eut jamais envie

Ou de n'en plus avoir

Ou bien d'en avoir deux


Ils n'ont aucun besoin

De baiser sur les lèvres

Et loin des songes vains

Loin des soucis cuisants


Possèdent pour tout cœur

Un viscère sans fièvre

Un coucou régulier

Et garanti dix ans


Ô les gens bien heureux

Tout à coup dans l'espace

Si haut qu'ils semblent aller

Lentement en grand vol


En forme de triangle

Arrivent planent, et passent

Où vont-ils? ... qui sont-ils ?

Comme ils sont loin du sol


Regardez les passer, eux

Ce sont les sauvages

Ils vont où leur désir

Le veut par dessus monts


Et bois, et mers, et vents

Et loin des esclavages

L'air qu'ils boivent

Ferait éclater vos poumons


Regardez les avant

D'atteindre sa chimère

Plus d'un l'aile rompue

Et du sang plein les yeux


Mourra. Ces pauvres gens

Ont aussi femme et mère

Et savent les aimer

Aussi bien que vous, mieux


Pour choyer cette femme

Et nourrir cette mère

Ils pouvaient devenir

Volailles comme vous


Mais ils sont avant tout

Des fils de la chimère

Des assoiffés d'azur

Des poètes des fous


Regardez les vieux coqs

Jeune Oie édifiante

Rien de vous ne pourra

monter aussi haut qu'eux

{2fois}


Et le peu qui viendra

d'eux à vous

C'est leur fiente

Les bourgeois sont troublés

De voir passer les gueux

Poème de Jean Richepain


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le couple groupe, "les faux bijoux" de Toulouse a adapté le poème en chanson. Je crois que ça fait bien 6 ans de ça. Cette chanson, c'est la liberté même....que du bonheur!!!
Aurélie

Bab a dit…

ça fait plaisir de trouver d'autres amateurs de ce très beau poème que je me chante (avec la musique de Brassens, à défaut de celle de "Faux Bijoux" que je ne connais pas encore. Je me la chante lorsque la liberté fait mal.
Il y a des jours où on la paie cher. Mais ça vaut le coup.

Merci Aurélie d'être allée fouiner dans les anciens messages. Je suis contente de partager mon goût des mots.

Comment trouver des chansons de Faux Bijoux ?