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17 oct. 2007

Le centre commercial





Au coeur de Money Land, entrée avec un bon prétexte, elle erre comme une louve menée par une odeur alléchante, d'un endroit à l'autre, dans une quête perpétuelle jamais assouvie.

Bercée par la musique au kilomètre en guise de sonnerie de Pavlov, les tubes des années passées activent le souvenir de moments intenses. llusion de liberté, illusion de choix, la dopamine se répand dans son sang.

Plus elle parcourt les allées, plus elle entre et sort fébrilement d'une boutique à une autre, flânant longuement entre les rayons, pour trouver récompense à la promesse affichée, saisissant au passage quelques dérisoires objets de remplacement, plus la tentation s'attise d'elle-même. Parmi les faux palmiers et les fragrances de parfums coûteux, la ronde folle nez au vent s'accélère, dans une spirale sans but. Elle ne sait plus pourquoi elle est là. Affolement des désirs, regards en coin vers les autres humains perdus dans cet antre de la tromperie marchande. Mais quoi ? Va-t-elle partir sans rien ? Presque au hasard, elle achète quelque chose, pas trop utile, pas trop cher, dérisoire compensation d'un besoin ou d'une envie insatisfaits.


Puis elle se rabat sur le restau rapide. Se remplir pour lutter contre la frustration. Au moins manger n'est pas de l'argent gaspillé, croit-elle...


Il est tard, la fatigue se fait sentir. On ne voit même pas quel temps il fait dehors dans ce paradis artificiel, cet enfermement coloré.

Dernier tour, dans un brouillard cotoneux, elle cède parfois pour l'objet ruineux qu'un habile vendeur lui fait croire indispensable, on peut payer en plusieurs fois. Trois chèques, ni vu ni connu.


Enfin arrachée aux couleurs des néons dissimulant la froideur, le charme retombe. Dehors il pleut. Dans le train, elle sort des sacs colorés, dérisoires pansements à une insatisfaction non identifiée.




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