Bonjour à vous qui passez par là. Merci de votre visite. Laissez-moi un petit commentaire, ça fait toujours plaisir.

7 mai 2008

Petit matin de mai




Tu t'endors tard dans la nuit, laissant une vague émission télévisée te bercer en bruit de fond. Des cris d'oiseaux exotiques t'emmènent faussement vers des contrées lointaines où tu n'iras jamais.

Sommeil de pierre, écrasant, et toi engoncée dans l'inconscience.

Air léger par une fenêtre ouverte, remue-ménage de vaisselle, une voix lointaine et formatée débite d'épouvantables nouvelles. Tornade, des milliers de morts et de sans-abris, grève désespérée des sans-papiers, déclaration solennelle et mensongère d'un personnage officiel, décisions de gouvernants sûrs de bien ligoter le petit peuple.


Des larmes sourdent de tes paupières encore closes, trop lourdes, un peu douloureuses. Corps encore endormi, l'esprit déjà en révolte.


Des pas. Il faut faire un effort, dire "bonjour, as-tu bien dormi ?"

Tu ouvres les yeux. Une belle main d'homme, caleuse et douce à la fois, dépose un pot de yaourt d'où émerge un énorme bouquet de muguet.





"Le jardin aura chaud aujourd'hui. Il fallait le cueillir. Et comme ça tu penseras à moi dans la journée."

Un baiser. Bruit de moteur, la moto l'emmène vers une journée de travail.

De nouvelles larmes se mélangent aux premières. Mais ce ne sont pas les mêmes.


A
la sortie de l'impasse, une touffe de myosotis a poussé entre ciment et pavés. Forget me not est son nom anglais.




Aucun commentaire: