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12 juin 2007

Cauchemar




Rêve - 1974



Je marche dans une ville aux bâtiments anciens, solides ; soubassements de pierre, étages aux colombages noircis. Nous flânons main dans la main, les yeux souvent levés pour admirer les fenêtres à meneaux, les orielles décorées et les inscriptions laissées par les tailleurs de pierre.




C'est peut-être le crépuscule. Une lumière terne nous enveloppe.
J'ignore ce que nous faisons là et où nous allons.
Je veux aller voir derrière un immeuble ce qui me semble être un jardin.

En fait, c'est une cour pavée, agrémentée d'une rare verdure, dans laquelle se dresse une grande maison bourgeoise de style 19è siècle, aux nombreuses fenêtres, à la lourde porte de chêne entrouverte. La façade imposante et charmante à la fois m'attire.

Je veux y entrer. Je suis sûre que c'est possible. J'ai le sentiment qu'elle est à moi.
Malgré ton refus, je pousse résolument la porte et y pénètre seule.


Entrée par ce que croyais être un rez-de-chaussée, je me retrouve à l'étage. A l'intérieur tout est sombre, poussiéreux, rempli de toiles d'araignées. Je n'en distingue pas les limites. Tout est en ruine. Au-dessus de moi, un ou deux étages et la charpente que j'aperçois vaguement semble peser sur ma tête de ses énormes poutres menaçantes.

A travers l'absence de plancher j'aperçois les niveaux inférieurs, deux, peut-être trois, difficiles à dénombrer. Je suis sur une étroite corniche de bois prête à s'écrouler. Partout, autour de moi, le vide. Il faut circuler sur des planches branlantes, posées entre les madriers, au-dessus de ce trou obscur. Je me sens paralysée par la peur comme devant la poutre de nos cours de gym : tremblements au creux des mains, sensation de vide au fond du ventre. Je n'ai jamais réussi à y marcher plus de deux pas sans tomber.

Dos au mur, je n'ai pourtant pas d'autre issue que de m'élancer sur une première passerelle de fortune, puis sur une autre. J'entends le bois déformé par l'humidité qui s'entrechoque dangereusement, comme une voix menaçante qui me poursuit.

Mes difficultés habituelles pour marcher, courir ou sauter n'existent plus. On dirait que j'ai des ailes. J'effectue la traversée de ce no man's land sans cloison en un éclair. Je cours presque avec grâce, pieds nus, d'une planche à l'autre, vers le mur opposé, percé de fenêtres privées de leurs vantaux. Elles laissent entrevoir lumière et feuillages. Je m'y précipite d'un bond prodigieux.

Jaillissant de la fenêtre, j'ai le temps de voir d'en haut le jardin vers lequel je tombe. Touffu sur son pourtour, il est délimité par de grands arbres aux ramures fournies. Sous les fenêtres, des buissons de roses sur deux mètres de large. De ces rosiers qui n'ont pas été taillés depuis longtemps, entremêlés de lianes étouffantes et si vertes. C'est sur eux que j'atterris, à peine griffée. Au milieu, une pelouse arrondie, semble presque une clairière naturelle. Tu m'y accueilles.

Comment es-tu arrivé jusque là ? Comment savais-tu que je sortirais du côté opposé où nous nous trouvions à notre arrivée ? Tu me reproches mon intrusion. Je me relève, secoue la terre et les feuilles de mes vêtements et t'explique que c'est bien chez moi mais qu'il n'y a plus personne.




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