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12 juin 2007

Poésiste

Je regarde les mots épars,

avec envie, avec dégoût.


Les mots superbes, académiques,

qui se pavanent

sur les boulevards du dictionnaire,

dans les allées d'une revue glacée

avec beaucoup de blanc

dans les marges,

pour faire riche et ouvert.


Rois de l'inutile,

ils s'étirent dans le luxe,

seuls au milieu d'une page.

Ils sont beaux pour eux-mêmes

sous une superbe photo.


Les mots de trop, les gros mots,

s'entassent dans ma mémoire

et au long des trottoirs,

comme de magnifiques rebuts

à recycler.


Ils courent les marchés,

roulent dans la rue,

se crient, se vocifèrent.

Jusqu'à la nausée.

Il faut alors les rassembler.

On risque parfois de les emmêler.

Même accidentés,

il ne se laissent pas toujours mener.


Il y a ceux qui sont amputés,

d'autres rejetés,

malmenés, déformés.

Il faut alors réparer

les synapses de la syntaxe,

le réseau de neurones de la phrase,

respecter les axones

à l'aide de judicieux axiomes.

Et enfin, les mots

réhabilités, fusent à nouveau.


C'est tout l'art du poésiste.




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