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10 juin 2007

Dimanche de votation


Long mauvais jour que ce dimanche d'élections où les Français n'ont trouvé que l'abstention comme réponse à la vague sarkozienne.

Nous sommes allés voter peu avant 14 heures. Le préau de l'école Romain Rolland était déserté, même des assesseurs et employés communaux, presque tous partis se sustenter.

Au moment d'insérer mon bulletin dans l'urne, l'assesseur braille mon nom et mon prénom, ce dernier utilisé par la seule administration, le tout précédé d'un tonitruant "Mademoiselle". Je fais remarquer qu'on pourrait m'appeler "Madame", en ma qualité d'électrice, donc âgée de plus de 18 ans. A peine plus, mais bon... La seule femme présente s'exclame alors "Mais c'est geeeeennntiiil !"

Ah non ! Ce n'est pas gentil. C'est sexiste à fond.
Cette différence m'a toujours exaspérée.

Et d'ailleurs, différence entre qui et qui ? Entre les vierges et celles "qui y sont passées", entre les célibataires et les mariées, les divorcées, adultères, mariées mais vierges, célibataires mais nymphomanes, jeunes et vieilles, hors jeu ????

Et qui fera la différence entre un puceau et un vieux cochon, un père de famille célibataire et un homme marié ? Personne. Tout le monde l'appellera "Monsieur".

"Mais c'est ce qui est écrit sur le régistre", se défend l'assesseur tout surpris.
Oui. C'est le drame de l'administration tatillonne qui n'admet pas l'usage du prénom usuel, mais érige en loi un usage bien mal fondé et tout à fait désuet.

Au moins auront-ils eu un sujet de conversation, eux qui se regardaient en chiens de faïence à notre arrivée.

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Extraits de la loi du 6 fructidor de l'an II (6 février 1793) qui n'a pas été abolie à ce jour.

"Aucun citoyen ne pourra porter de nom ni de prénom autres que ceux exprimés dans son acte de naissance [...]. Ceux qui enfreindraient [ces]dispositions seront condamnés à six mois d'emprisonnement et à une amende égale au quart de leur revenu. La récidive sera punie de la dégradation civique.

Il est expressément défendu à tous fonctionnaires publics de désigner les citoyens dans les actes autrement que par le nom de famille, les prénoms portés en l'acte de naissance, ou les surnoms maintenus par l'article 2, ni d'en exprimer d'autres dans les expéditions et extraits qu'ils délivreront à l'avenir.

Les fonctionnaires qui contreviendraient aux dispositions de l'article précédent seront destitués, déclarés incapables d'exercer aucune fonction publique, et condamnés à une amende égale au quart de leur revenu.

Tout citoyen pourra dénoncer les contraventions à la présente loi à l'officier de police dans les formes ordinaires. Les accusés seront jugés pour la première fois par le tribunal de police correctionnel et, en cas de récidive, par le tribunal criminel du département."

Alors mesdames ? Avez-vous assigné les différentes administrations et vos employeurs devant la justice pour avoir utilisé le nom de votre mari pour vous désigner ? Qu'attendez-vous ?

Il est vrai qu'en 2007, nous sommes plus proches de la Restauration que de la Révolution !

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