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11 juin 2007

Partir au boulot

Rue de Rosny, Montreuil


Vivre à vélo en ville

Je glisse dans la descente vers le centre ville. Le vent provoque et essuie aussitôt quelques larmes de froid, à peine nées réduites à une traînée plus claire sur mes joues. Au feu rouge, la bouche de métro respire au rythme des claquements de talons, inspirant de grandes goulées de gens pressés. Les relents de leurs eaux de toilette et autres gels douche me frôlent par petites vagues plus ou moins discrètes,lorsqu'ils traversent.

Porte de Montreuil


A la Porte de Montreuil, mon corps connaît chaque pavé.





J'ai tant de fois traversé ce no man's land vers Paris. Après les parfums qui s'échappent de l'Autre Boulange (oh ! leurs petits pains aux écorces d'orange !), je remonte mon foulard sur le nez sous les regards patients, souvent furieux, parfois envieux, des automobilistes.



Car je continue à glisser en slalom vers la Bastille. Les taxis tentent quelques échappées éphémères dans le Faubourg St-Antoine, embouteillé comme tous les matins. Chaque tour de pédale me rapproche de la Seine.








Pont Sully, Rive gauche, le théâtre de l'Odéon. Tiens, le planton devant le Sénat est une soldate à queue de cheval
blonde.








Je transpire un peu dans cette rue étroite qui monte en faux

plat. A peine un peu d'élan, feu rouge, je repars, écart devant un écervelé qui surgit entre deux voitures en stationnement, puis un autre feu. La routine.


Une belle routine faite de coups de pédale, de cheveux au vent et de pluie dans les yeux, de pieds-de-nez aux lourdauds motorisés, sourires en coin des marchands en train de balayer leur devanture, oeillades complices avec les facteurs déjà chargés des nouvelles du jour. Je pense à l'été dernier et ses effluves de mélisse qui faisaient le mur du couvent un soir de canicule, rue de Vaugirard Le fleuriste est en retard pour sortir ses arbustes.


Et voici la vitrine de Neuf Lunes, les ambassades avec

leurs grilles en fer forgé. Ça y est, la Tour Eiffel

dans la perspective à droite.


Je vais passer sous le métro aérien. J'espérais
devancer la pluie.

Mais non ! Je vais encore ressembler à une serpillière en arrivant Porte de Versailles.

A quelques mètres du Périph, je goûte les dernières minutes de tranquillité et de liberté sur mon noir destrier de

métal. Ah ! Un piéton mécontent de me voir sur le trottoir du boulevard Victor, pourtant large et peu fréquenté.


Plus que quelques mètres avant le bureau et ses vicissitudes. Passé le petit resto italien, on me klaxonne car je me place au milieu de la chaussée pour tourner à gauche. Si j'avais une carrosserie rouge, je serais traitée différemment. Mais qu'importe ! J'arrive au pied de l'immeuble où entrent ceux qui vont faire vivre l'entreprise un jour de plus. Des groupes de jeunes femmes pomponnées. Et moi qui

dégouline... Certains ont l'air las malgré l'heure matinale. Je suis essoufflée mais en pleine forme.


Un petit plaisir quotidien : partir au boulot !





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