Bonjour à vous qui passez par là. Merci de votre visite. Laissez-moi un petit commentaire, ça fait toujours plaisir.

20 août 2007

Les petits scandales du quotidien





Toute mon enfance j'ai entendu prêcher, le dimanche matin, la fameuse sentence chrétienne : « Malheur à celui par qui le scandale arrive » (Matthieu ch XVIII, v 7) .

Comment ne pas se méfier d'une religion qui enjoint à une telle soumission ?

Interdiction de se révolter !


Le scandale, je trouve ça stimulant, marrant, parfois dramatique ou pitoyable, certes, mais toujours réjouissant, que ce soit pour le spectacle et l'inventivité verbale de ceux qui l'ont déclenché, que par le soulagement qu'il procure lorsque j'en suis l'auteur.

Même si je sais que je me rends ridicule.


Je me fous d'être ridicule. En avoir peur empêche de se défouler et même de vivre tout simplement.


« La colère est mauvaise conseillère » dit le proverbe. Pourtant qui n'a pas vécu de colère stimulante, inspiratrice de la verve et du culot qui auraient manqué autrement ?

Se défendre c'est provoquer du scandale, mais c'est surtout survivre.


Pourquoi, au nom de quoi, faudrait-il accepter certaines aberrations qui filent des boutons ?

Je préfère que les auteurs de tous ces petits emmerdements quotidiens attrapent quelques rougeurs, plutôt que leurs nombreuses victimes.

Par exemple :

- un chauffeur d'autobus qui démarre systématiquement avant que les gens aient pu s'asseoir (il est machiniste pas assistante sociale)

- le même qui s'arrête toujours devant les containers à poubelle (c'est pas lui qui les a déposés là)

- quelqu'un qui vole pour thésauriser ou revendre (il a besoin d'argent)

- un collègue qui dit du mal du chef devant vous et du mal de vous devant le chef (c'est pour l'empathie)

- ceux qui vous flattent pour obtenir ce qu'ils veulent ("Tout le monde a un prix")

- ceux qui pissent ou crachent dans les ascenseurs et dans la rue (il y a des gens payés pour nettoyer et ils pouvaient pas se retenir)

- les chauffards en voiture qui traversent n'importe où lorsqu'ils sont piétons (la règle c'est pour les autres)

- ceux qui traitent les autres de « gogol » et se croient handicapés parce qu'ils ont un doigt cassé

- les vendeuses de fringues qui se détournent de vous parce que vous avez visiblement plus de quarante ans (des fois que ce soit contagieux de vieillir)

- les « qui savent toujours tout » (de peur de n'avoir rien à dire, il vaut mieux raconter des conneries)

- les « qui se foutent de tout » (quelqu'un s'en occupera)

- les opportunistes (la relation humaine est monnayable et si possible profitable)

- les gens qui ne se défendent pas et se plaignent de subir (les autres sont là pour les sauver)

- ceux qui ont peur des gens différents, de « se faire remarquer », de sortir le soir en métro, d'être ou de paraître bizarres (ne surtout pas être une fourmi rouge parmi les noires)

- ceux qui croient toujours qu'on leur en veut, qu'on parle d'eux, qu'ils sont moins bons, moins beaux, moins tout ce qu'on veut (je suis le centre du monde en négatif)

- les « chargés d'appliquer les règles » qui « n'y sont pour rien » (et ne veulent surtout y être pour rien et rester aveugles)

- les commerçants qui « ne sont pas dans la marchandise » donc se moquent de vous vendre de la merde cassée ou impropre à la consommation.

Et tous ceux que j'oublie, qui continuent ainsi en se disant que personne n'osera foutre un coup de pied dans la fourmilière.


Quelle lâcheté que de ne pas déclencher le scandale !



Aucun commentaire: