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17 oct. 2007

J'aime deux pays



« On peut aimer l'Algérie parce qu'un matin d'octobre 1959 l'odeur de la terre d'Afrique a saisi celui qui la reconnaissait à l'entrée du port d'Oran, et cette odeur rendait dérisoire l'inscription maladroite "ici la France" tracée au revers de la digue à gros traits de peinture blanche.

On peut aimer l'Algérie parce que la petite gare d'El Affroun croulait naguère sous la gloire d'un prodigieux Bignonia rose...

On peut l'aimer par les pieds nus des enfants et des veuves, par la souffrance d'un peuple et par l'affreuse odeur du corps d'un combattant. On peut l'aimer par la soif des écoliers devant les livres, par la joie des sources sous les figuiers, par les routes qui s'ouvrent, par la terre cultivée, par les soirées sous les étoiles.

On peut l'aimer par un bout de galette encore chaude et collante, par un café amer ou par un thé bouillant, par une menthe fraîche, et par la rude voix des hommes.

On peut aimer Alger, blanche et secrète, familière et complice, bruissante et amicale.

On peut l'aimer par la grandeur du soleil levant sur la rade et les contreforts de Kabylie. D'autres l'ont aimée au milieu des absinthes sous le ciel cru, parmi les pierres et les lézards à Tipasa. D'autres ont préféré le vent à Djemila.

Moi, j'aime l'Algérie. J'aime sa terre et son peuple.»


Hubert Joly


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