J'écris au matin sur une ardoise parce qu'on peut l'effacer, recommencer, peaufiner, jouer avec des craies de couleur : « Zéro plus zéro égale la tête à Toto ».
J'écris sur les tables du collège, des maximes inventées en lettres fantaisistes, moitié Arabe, moitié Chinois, qui passeront au rabot pendant l'été : « L'amour se joue du corps et de ses préjugés ».
J'écris des post-it laconiques sur mon bureau, en style télégraphique griffonné, j'en décore le pourtour de l'écran : Land-art éphémère : « Combien de jours de poussière avant qu'ils ne tombent dans la corbeille à papier ? »
J'écris sur les remous de la Toile, des chansons jetées au vent de la révolution terrestre, qu'un inconnu mettra peut-être en musique, à l'autre bout de la Terre.
Les paroles s'envolent mais les écrits restent ?
Alors gravons ensemble nos mots, chantournés, entremêlés, issus d'une même joie ou de souffrances jumelles. Inscrits dans la pierre des pyramides ou ombres fugitives sur un écran : « Zéro, un, un, zéro », qu'ils soient multitude ou zéro, ils ne feront qu'un.
5 commentaires:
et la postérité en fera comme elle devra, jusqu'à l'effacement .
moi j'ecris sur les murs de la maison et mon père sur les murs de la ville, bon d'accord cela ne se fait pas mais que veux tu
bises
J.-Luc, la postérité aura sûrement d'autres chats à fouetter ;-)
Oursonne, j'ai vu tous les graphs que tu as photographiés... Moi aussi j'ai écrit sur les murs. A une période je ne partais pas sans une craie ou un feutre dans ma poche, prête à dégainer. Quel défoulement !
Je n'aime pas trop les graphs gribouillis mais de beaux dessins ou des petites phrases, si !
Joli texte joliment illustré...
Merci Laura. C'est un dessin du regretté Jean-Michel Folon.
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