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30 août 2007

On est discipliné à la RATP

Suivre les instructions à la lettre...


La station Louise Michel, sur le parcours de la ligne 122, n'existe que dans un sens, en direction de Galliéni. Pour des raisons pratiques de circulation, c'est assez compréhensible. Mais c'est inhabituel.

Au tout début, je ne l'avais pas remarqué. Je me réjouissais seulement de ce nouvel abribus rutilant, au coin de la rue, qui réduirait mon trajet à pied vers la maison. Je décidai donc de l'inaugurer, un beau soir que je rentrais du boulot par le RER. Je guette l'endroit, demande l'arrêt en actionnant le bouton rouge bien avant, et me prépare à descendre tandis que le bus peine un peu dans la côte et arrive, poussif, en haut de la rue Babeuf.


Le machiniste ouvre la porte avant pour laisser monter un voyageur, mais la porte arrière reste close. Je lui demande d'ouvrir. « Je n'ai pas le droit » me repond-il très sérieusement. Croyant à une boutade, je ris... jaune, car il redémarre et s'engage dans le carrefour. Pas le droit ? Il se moque de moi ! On peut monter dans le bus mais pas en descendre ? Et ensuite il va peut-être partir où il veut battre la campagne comme dans un remake d'Un Automne à Pekin ?


Je rejoins le poste de conduite et insiste, furieuse de le voir continuer sur le chemin que je devrais refaire à pied dans l'autre sens. « Mais Madame, je vous dis que je n'ai pas le droit de vous laisser descendre ! C'est écrit sur ma feuille de route, regardez si vous ne me croyez pas ». Et il me montre un petit paquet de fiches avec ses horaires et instructions.


Je proteste du manque de logique d'une telle directive et me résigne à attendre la station suivante pour descendre. Naturellement il pleut. Je grommèle sous le gouttes, ruminant déjà en pensée une lettre de protestation bien sentie contre la RATP et ses curieuses fantaisies, quand soudain j'éclate de rire dans la rue.


Les passants se retournent. Je viens de comprendre ce qui s'est passé. La rue Babeuf est en pente. Le trajet en direction du Val de Fontenay est toujours en descente. Et, dans ce sens, il n'y a pas d'arrêt rue Louise Michel. C'est la consigne inscrite sur le petit carton du conducteur : « Arrêt Louise Michel à la montée mais pas à la descente ». Il a juste confondu le trajet en descente vers son terminus avec la descente des voyageurs. C'est ce qui s'appelle suivre les instructions à la lettre. Obéir n'est pas réfléchir.



P.S. : A sa décharge on peut dire qu'il essuyait les plâtres. Mais si j'ai bien rigolé, je ne crois pas qu'il se soit vanté !


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