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25 janv. 2008

Idées reçues



Excusez-moi, quand j'enfourche un cheval de bataille, j'ai tendance à prolonger le galop. Et puis, avec l'âge, les idées fixes sont plus difficiles à déraciner.
En plus, l'actualité les entretient au lieu de les faire passer au second plan.


Encore les fonctionnaires !

Je reviens donc sur le sujet des fonctionnaires.
L'expression "haut fonctionnaire", qui désigne les grands commis de l'Etat, existe car il y a plusieurs catégories de fonctionnaires. Parmi eux, il y a donc aussi des "petits". Ceux qui seraient le plus lésés si les services qu'ils assurent passaient dans le secteur privé.

Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour se rendre compte qu'un service tarifé n'a pas le même poids sur un budget familial, que lorsqu'il est offert en échange du paiement d'un impôt proportionnel aux revenus.
Que deviennent alors la santé, l'éducation, la gestion de l'environnement ? Mais c'est un autre débat.

Toujours est-il qu'on fait mine d'englober tout le monde dans un même bocal où, croit-on, ça tourne en rond comme un poisson rouge, sans jamais rien faire de bien.


Les petits fonctionnaires

Quand j'entends un commercial du secteur privé, émargeant à 2500 € par mois, critiquer le guichetier de la Sécu (non pas fonctionnaire mais assimilé seulement), employé qui, lui, est payé 1200 € et travaille "aux pièces", je trouve ça injuste.

Ce dernier n'a pas décidé de traiter les assurés comme des numéros. Il est tributaire d'une hiérarchie, qui elle-même applique des décisions politiques. Et la politique, c'est nous tous qui la faisons. A commencer par le choix d'un bulletin qu'on glisse dans l'urne des élections.


Productivité

Pas d'obligation de productivité dites-vous ? Ah bon ? Et les fiches de production validées quotidiennement par l'encadrement ? A quoi servent-elles donc ?

Je me permets d'en parler car j'ai vécu cette notation de fin d'année, liée au nombre de dossiers traités, et permettant ou non d'obtenir une augmentation.

Je me souviens, lorsque j'ai démissionné de chez Je-vends-tout-pas-cher pour aller travailler là où je croyais "faire du social", j'ai perdu 25% de salaire. C'était il y a plus de trente ans et, déjà, le prix à payer pour une certaine sécurité d'emploi était un sacrifice à faire.


Sécurité de l'emploi

Sécurité réelle à l'époque, mais ce n'est plus vrai. Les contrats précaires s'y multiplient, tout comme au sein des collectivités locales ou dans les ministères.

"Désolé, Madame, nous avons besoin de quelqu'un mais nous n'avons pas de budget pour prolonger votre contrat", me disait-on il y a vingt ans au ministère de la Recherche et de l'Education. Et les collègues soupiraient en pensant au travail supplémentaire qui les attendait.

L'Etat n'organise pas de plans "sociaux" (bien mal nommés), et utilise un système disciplinaire moins expéditif que dans le privé. Peut-être est-ce parce que les fonctionnaires ne bénéficient pas des indemnités Assedic en cas de chômage.

De là à dire qu'un fonctionnaire n'est jamais viré, il n'y a qu'un pas vite franchi par la plupart d'entre nous. Il suffirait de consulter quelques intéressés pour apprendre que c'est complètement faux.

D'ailleurs, est-ce qu'on dit qu'au Crédit Lyonnais ou à la Société Générale personne n'est jamais licencié ? Pourtant ces deux banques ont connu en leur sein des individus capables de ruiner leurs clients en quelques clics de souris. Et personne n'a fait circuler de rumeur selon laquelle elles seraient des employeurs laxistes.


Alors, de quoi parle-t-on quand on fustige les fonctionnaires ?
De ce qu'on ne sait pas ou qu'on fait mine d'ignorer.

Par exemple qu'on entre dans la Fonction publique par concours, c'est-à-dire après vérification des compétences minimum requises pour le poste. De ce qu'on nous a inculqué et qu'on répète bien souvent comme des perroquets, en écho aux médias qui ont remplacé le curé et son prêche.


Mécanisme de rejet

Le mécanisme de rejet de l'autre est toujours basé sur la caricature. C'est plus facile. On se laisse hypnotiser par les images fortes, tandis que la main saisit le bâton pour aller battre cet autre, "ce pelé, ce galeux, d'où nous vient tout le mal".

Mais que dirions-nous alors, si la France ressemblait à certains pays dont les agents de l'Etat sont en majorité des emplois fictifs ou des personnes corrompues ? Il y aurait bien de quoi se plaindre pour le coup.


Plus le mensonge est gros...

"Plus le mensonge est gros, plus il passe" disait Göebbels, nazi de sinistre mémoire. Ainsi certains s'emploient-ils avec application à entretenir les rumeurs les plus folles, à manipuler les statistiques, et à faire circuler les plus gros mensonges.

Cet arbre de plastique cachera-t-il la forêt des projets de privatisation et de démolition de notre système social ?

Je le crains, hélas ! Donnez un os à ronger à un chien : il ne cherchera pas d'où il vient et ne pensera plus à sa chaîne. Mais nous ne sommes pas des chiens. La Nature nous a doués de raison. Dommage qu'on oublie souvent de s'en servir.





Les fonctionnaires en chiffres, dans 20 minutes


Sarkozy persiste et signe sur la réduction d'effectif, dans Le Nouvel Obs


Les fonctionnaires et la grève


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