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4 août 2008

La vouivre

Sculpture représentant la vouivre
au lac de St-Champ (photo Thomas Pollin)





La vouivre, appelée aussi wivre ou guivre est épouse, soeur ou fille de dragon.


Femme-serpent ou sorte de sirène d'eau douce, elle hante les cours d'eau et les marécages. Mais elle n'a rien du froid serpent. Le feu brille à son front, même si elle sort de l'eau. Cette pierre précieuse attire et fascine autant que son beau visage et son corps ondulant.








Dans les villages, on raconte les histoires de ceux qui l'ont rencontrée. Lorsque l'heureux élu touche le diamant, la vouivre devient une magnifique jeune femme qui les séduit. Ou bien, elle dépose le diamant sur le rivage pendant son bain et invite les jeunes hommes à se baigner avec elle.


Malheur aux cupides qui tentent de dérober le bijou. Ils le paient de leur vie.


Objet de terreur et de fascination, la vouivre est présente dans plusieurs régions, mais surtout en Bourgogne et en Franche-Comté. Selon les endroits, elle est décrite portant un collier de diamants. On la rencontre auprès des biefs et des fontaines où elle aime se baigner. Mais elle vit dans des grottes, parfois dans des souterrains, là où dorment les trésors dont elle est la gardienne.


Cet être fascinant, dont on disait que qui la voit va mourir dans l'année, ne défraie plus guère les chroniques de village.






Laurence Treil et Lambert Wilson dans le film
(assez décevant) tiré du roman de Marcel Aymé.




Mais ne dit-on pas aussi qu'elle disparaitra le jour où quelqu'un parviendra à ravir son joyau. Les sources qu'elle fréquente s'assècheront en même temps.


C'est, paraît-il, ce qui s'est produit à Buxy où la source qui désaltérait la vouivre tarit le jour où l'on installa l'eau courante.




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Des liens pour cette légende de l'éternelle fascination masculine faite de crainte et de désir, pour une mythique femme détentrice de trésor et capable de la plus grande cruauté.



Légendes de Bourgogne

La Vouivre de Marcel Aymé

Le repaire de la vouivre



10 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour

Je me souviens bien du téléfilm avec Lambert Wilson. C'était beau, mais assez "lourd" comme ambiance.

Cette légende apparaît selon certaines régions de France, pourquoi dans certaines et pas pas dans toutes les régions ?
ça reste toujours un mystère pour moi...

saint-marc jean-luc a dit…

Oulala, Bab', faut arrêter le raki !!!

Bab a dit…

Oui Katheleen, l'ambiance est forcément lourde dans ce genre d'histoire pleine de magie... Je trouve que le film n'était vraiment pas à la hauteur du roman de Marcel Aymé.

Pourquoi Saint-Marc veux-tu que j'arrête le raki ou le saké (mes 2 favoris au Scrabble) ?
Ce sont les paysans de nos campagnes qui ont inventé ces légendes. Et c'est toujours la même chose : soit les femmes sont de pauvres victimes innocentes (dont tout le monde bien sûr use et abuse), soit ce sont de fieffées Mélusine prêtes à tout pour ensorceler ces pauvres hommes innocents. Pfff ! Je préfère les sorcières. :)))

saint-marc jean-luc a dit…

Parce que je pense qu'il est largement temps de combattre sérieusement ces enfantillages et tous ces mythes et autres mensonges basés sur la féerie, la sorcellerie, la religion, car à chaque fois ce sont les mêmes qui trinquent. Les paysans ont bon dos quand on leur fait endosser la paternité de pareilles balivernes ! C'est un tout dont chacun de nous fait partie ; à chacun son boulot !

Bab a dit…

On peut quand même en apprécier le charme. Pour moi cela fait partie de notre culture. Cela ne signifie pas que j'y croit...

Les légendes et les religions naissent de la peur ou de la fascination pour des éléments inexpliqués.

Ce n'est pas faire injure aux paysans que d'en parler. L'humain a besoin de fantastique, de divin, et toutes ces sortes de choses qui ont le pouvoir à la fois de faire fonctionner notre imagination, de sublimer certains sentiments, mais aussi, là je suis d'accord avec toi, de maintenir dans l'obscurantisme.

C'est vrai pour la plupart de nos convictions et croyances... Quelles qu'elles soient. Il y a toujours un seuil où on bascule dans l'irrationnel, même pour les adeptes du matérialisme dialectique.

Faut-il se priver du charme des histoires d'antan ? Je n'ai pas envie de me priver de ça.
En plus, en prendre connaissance permet aussi de comprendre l'origine de certains noms, de certaines coutumes parfois absurdes...

Bref, je ne crois pas qu'on puisse combattre l'obscurantisme en envoyant bouler tout ça.
Au contraire, plus on chasse l'irrationnel, plus les gens en font quelque chose de sacré, de secret, et persistent.
Ah, tu m'a lancé un bel hameçon, là :)

C'est tout un débat qu'il faudrait.
Au coin du feu, un soir d'orage en Bourgogne, après le récit des légendes ? Oui, ce serait le bon moment.
:) A bientôt.

saint-marc jean-luc a dit…

Bien entendu que le passé nous est nécessaire, ce n'est pas de ça que je parlais. Je trouve regrettable que l'on continue d'en distiller des valeurs de beauté, d'érotisme, particulièrement de ce côté femelle, comme le ferait n'importe quel publiciste ...

Si l'homme avait besoin de peurs, c'est qu'il saurait déjà le pourquoi de ce besoin, si ce n'est pour être encore mieux soumis aux religions et aux systèmes pyramidaux. Il est certainement temps que l'on se creuse un peu le ciboulot pour mieux retrouver le nord ...

Tong a dit…

Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog plein de vie!
Je profite de cette salutation pour remercier vos commentaires gentils sur mon blog.
Bonne continuation! Tong

Bab a dit…

Merci Tong ! Je vais retourner faire un tour chez vous puisque je peux à nouveau me connecter.

Bab a dit…

Saint-Marc, tu as raison. Bien sûr que nous devons lutter contre tout ce qui maintient le monde dans une gangue d'ignorance, et particulièrement tout ce qui touche au statut et à l'image des femmes !

Si j'ai souvent chanté "du passé faisons table rase", je ne voulais pas pourtant oublier ce qui nous a construits et qui fait partie, que nous le voulions ou non, de nous tous, humains : la peur et l'espoir.

J'ose à la fois détester l'obscurantisme et aimer les légendes et les croyances. Pour ce qu'elles sont une manière très imagée et bien souvent poétique de mettre au jour ce qu'il y a de plus profond en nous. La peur en fait partie.
C'est la peur que nous devons détester et tenter d'éradiquer. Mais la nier ne sert à rien.

Certains ont eu le talent au cours des siècles de réussir à l'exprimer sous cette forme qui restera pour moi admirable, même si un jour - peu probable - l'humain ne connaîssait plus la peur...

saint-marc jean-luc a dit…

Pas certain que la peur soit de nature chez l'homme. C'est une saloperie intentionnellement inoculée pour avoir au creux de sa pogne des masses affaiblies et devenues servables.

Aujourd'hui, on déguise le tout à grands coups de consensualisme, pour que la pilule passe mieux. On te badigeonne d'une certaine idée de la liberté, de manière à ce que tu n'entendes plus le cliquetis des menottes qui t'entravent, on te vaccine à la nostalgie d'un passé qui n'a probablement pas existé ...

;-)