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17 oct. 2008

Fantasme à sa fenêtre



Rue de la Vaste Terre, sur le trottoir de gauche, un mur aveugle. En face, un homme à un arrêt d'autobus, plongé dans son journal.


- Psssttt ! S'il vous plaît !

- ?????

- Je suis là haut, levez les yeux.

- Qui êtes-vous ?

- Je suis un tableau, je suis le relief de la ville. M'avez-vous remarquée, entre mes rideaux de pierre grise ?

- Bien sûr, on ne voit que vous ! Pourquoi êtes-vous là, élégante et boudeuse ? N'avez-vous pas froid ?

- Je suis là pour que vous vous interrogiez et que vous m'admiriez. Je suis l'éternelle beauté, insensible aux rayons du soleil comme au froid.

- Un moment je vous ai prise pour une nymphe au sortir de sa douche. Vous vous dévoiliez pour moi : un fantasme.

- Je crève l'écran enfumé de briques rouges pour vous faire rêver. Ne cherchez pas à savoir qui je suis, car la terre dans laquelle je suis façonnée n'est pas de celles que l'on cuit. Vous devrez vous contenter de m'admirer : je suis fragile, toute en biscuit.


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Pour voir l'image qui a inspiré ce texte, cliquez ici.

Le biscuit est aussi (en dehors du petit gateau sec) une porcelaine tendre, sans émail, qui reste blanche et mate.

2 commentaires:

saint-marc jean-luc a dit…

sur le trottoir de droite :
"impasse perdue" ?

;-)

Bab a dit…

Oui, c'est ça !