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31 oct. 2008

Ouvre-moi petit père !



J'ai parlé de cette chanson poignante et mélancolique à la fois : A Vava Inouva.

Pour moi, elle est porteuse d'un sens caché qui va au-delà de la paisible scène familiale où la grand-mère raconte des légendes aux enfants, tandis que les adultes sont absorbés par leurs préoccupations.

Cette fille supplie son petit père de lui ouvrir, de la laisser rentrer au sein du cercle familial. Dehors il neige, elle a froid, loin de l'affection de sa famille.
Dans la chanson, le père n'ouvre pas. Il répond seulement que, lui aussi, craint l'ogre de la forêt, et chacun continue ses activités, faisant comme si personne ne frappait à la porte.

J'y vois le symbole de la jeune femme qui a osé braver les traditions pour vivre sa vie, peut-être par amour. Et quand elle revient, son père voudrait lui ouvrir ses bras mais ne parvient pas à surmonter sa honte. Accepter serait faire taire son humiliation et transgresser, à son tour, les règles traditionnelles qui l'ont fait renier sa fille pour sa conduite audacieuse.

L'accepter à nouveau pourrait faire entrer avec elle « l'ogre de la forêt », en acceptant la négation de son autorité, exposant la famille à des désordres, en niant les valeurs qui en garantissent l'équilibre.

Il ne peut se résoudre à ouvrir la porte à cet « ogre de la forêt » auquel sa fille s'est confrontée en vivant selon des règles « étrangères » qu'il ne reconnaît pas.

Ce bouleversant dialogue entre un père et sa fille imprime à la mélodie sa mélancolie, renforcée par l'interprétation en duo.

Les contes et les chants populaires ont cette force de faire résonner en nous l'écho des symboles qu'ils transportent.

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A Vava Inouva a été diffusée dans 77 pays et traduite en 15 langues
(source Wikipedia)


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau conte qui n'est pas sans rappeler effectivement Le Petit Chaperon Rouge. Il en est ainsi pour de nombreux contes à travers le monde , ils transmttent un message similaire sous des aventures un peu différentes.Certains de nos psy... ne s'y sont pas trompés d'ailleurs puisqu'ils ont tenté de les interpréter.L'analyse que tu fais de celui- là est très proche de ce que je pense aussi. On connaît bien cette situation de jeunes femmes qui, à travers le monde, ne peuvent s'émanciper qu'au prix de l'éviction du clan ...

Bab a dit…

Mais dans le conte,l'ogre est terrassé grâce à la fillette et à la solidatiré (chaque famille offre un fagot et les hommes vont ensemble mettre le feu), alors que dans la chanson, "l'ogre" reste au-dehors.
Dans les deux, il y a une victime "désignée", qui est en quelque sorte "sacrifiée" pour que perdure la communauté.

Naturellement, je ne dis en aucun cas que j'approuve, mais cela porte un sens (accepté ou non)qui peut aider à comprendre au lieu de juger.