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14 nov. 2008

Crise



CRISE : Manifestation violente, brusque accès d'une maladie, d'un trouble (crise de nerfs, crise d'urticaire).

Période difficile, situation préoccupante (crise politique, crise sociale).


Synonymes : accès, attaque, bouffée, danger, dépression, difficulté, ébranlement, incertitude, malaise, manque, marasme, pénurie, phase, poussée, quinte, stagnation, tension, trouble.


Depuis que l'orage financier a déstabilisé nos pauvres riches , les médias se déchaînent. Pas un flash d'info, pas un JT, pas un quotidien ou un hebdo sans ce mot épouvantail, ce mot prétexte, ce mot fourre-tout :

la crise !


Du coup, le bateau « info » nous ballotte du roulis de la Bourse en tangage d'émissions et articles tous plus misérabilistes les unes que les autres, surfant sur la vague qui va nous engloutir. Il y en a qui ne perdent pas le nord : l'audience monte et les sous de la pub rentrent. Ne perdons pas de temps tant qu'il y en a encore un peu !


On y apprend que la misère a commencé hier ou avant-hier, lorsque le goden-boy de service a appuyé sur la touche enter de son ordinateur, déclenchant une réaction en chaîne, à la vitesse d'un e.mail autour du monde.

On peut donc maintenant en parler, puisqu'il y a la crise !


Gageons que, dans quelque temps, ayant épuisé les sujets sur les « nouveaux pauvres » et les généreux entrepreneurs désolés d'avoir à licencier, la presse et la télé nous serviront des morceaux choisis estampillés « trente glorieuses », cette période bénie de notre enfance où l'on tirait glorieusement le diable par la queue, mais marquée par l'abondance de marchandise et la consommation.


Ah les doux souvenirs d'antan, juste avant la crise, où le joyeux travailleur accomplissait la tâche de 40 heures en 35, sans difficulté ni incertitude sur les fins de mois, sans stagnation de son salaire ni dépression malgré la tension, et sans ébranlement malgré la précarité et la poussée des délocalisations, organisées dans son intérêt pour qu'il puisse acheter de la malbouffe et des fringues toxiques à bas prix, en dépit de ses maigres indemnités de chômage.


Aucune violence, aucun trouble, à peine quelques crises de nerfs chez des syndicalistes mal embouchés. Les pauvres n'étaient que quelques mauvais gestionnaires pas entreprenants pour un sou, remplis de mauvaise foi (alors que Picsou, lui, savait investir sans dépenser son centime initial), en ces temps bénis d'opulence pour qui avait le courage de travailler et de consommer.



Refrain : « Aïli; Aïlo, le travail c'est la santé... » (airs connus).


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http://www.atd-quartmonde.org/squelettes/img/atd_logo_fr.png

http://tbn0.google.com/images?q=tbn:oa9bg_ErJREvFM:http://www.la-croix.com/mm/illustrations/Multimedia/Actu/2007/1/1/logement1.jpg



3 commentaires:

Tinkyfurax a dit…

Chère Bab,

Ce qu'il y a de bien, dans cette crise, c'est que nous, les pauvres gueux, y sommes acclimatés, tandis que les autres, là, ne pouvant plus faire le plein de leur BMW ou faire toiletter leur bichon Maltais et s'acheter des nippes chez Castelbajac ne me font pas pitié, mais alors là, pas du tout !!! Pour rajouter une couche, par contre, je vois de plus en plus de retraités et de handicapés faire les marchés à la fin pour récolter quelques restes que les vagues riches subsistants n'ont pas daigné choisir ou se battre autour des poubelles du Monoprix et de l'Intermarché qui sont proches de chez moi... Ca fait un an que ça a commencé, et le nombre de ces gens a doublé en un an !!! A part ça, tout va bien !!!

Tinky, qui estime que la vraie richesse est dans le coeur, mais qui aimerait pouvoir beurrer un peu plus ses épinards, tout de même :-)

Bab a dit…

Et même des fois manger autre chose que des épinards...
C'est mon propos : les médias découvrent la crise que beaucoup d'entre nous vivent depuis si longtemps, et parfois depuis toujours. Et quand ça arrive à l'orteil des riches, les autres sont noyés.

Certains me taxeront de misérabiliste mais j'en ai marre de ce décalage de plus en plus important entre ce qui se passe vraiment et ce qu'on nous sert dans la presse et à la télé.

Par exemple, qui parle de la guerre au Congo ? A peine quelques secondes d'images de jeeps et gros bras en tenue militaire et hop ! Emballé. Quel mépris pour les personnes concernées.

Bab a dit…

Cela ne me réjouit pas car un chacal habitué à manger à sa faim, s'il trouve une gazelle trop maigre en mangera deux. Et nous on court pas vite...